Cette semaine je vais revenir aux bases. Il est vrai que ces derniers temps j’ai répondu à un certain nombre d’entre vous qui souhaitiez lire des articles un peu plus poussés, un peu plus axés vers le semi-pro voir le professionnel. Dans cet article je vais aborder un sujet que je n’ai pas encore traité : la température de couleur.
Vous êtes beaucoup à essayer de tourner des courts-métrages avec les moyens du bord ou plus pro. D’autres font des ateliers vidéo et sont, à chaque fois, confrontés à la température de couleur. Je vous préviens tout de suite, je ne vais pas faire compliqué, je ne suis pas un expert en lumière… on ne peut pas être au top partout ;o) Vous comprendrez pourquoi dans le prochain paragraphe.
Pourquoi parle t-on de température de couleur/ lumière ?
On parle de température de couleur en photo ou lors d’un tournage … simplement parce que la lumière en extérieur, en fonction du temps et de l’heure de la journée, n’a pas la même couleur. Idem pour la lumière qui se trouve à l’intérieur d’une maison ou d’un décor en fonction de la lampe qui est utilisée…
La lumière d’un lever de soleil n’est pas la même que la lumière de 12h ou de 16h. Notre œil fait automatiquement la correction car il est composé de cônes qui sont présents dans la rétine et qui nous permettent de recevoir et de décoder la lumière.
D’ailleurs votre serviteur est daltonien (dans les nuances ;o)). Je ne perçois pas les mêmes couleurs que vous car certains de mes cônes sont défaillants.
Tout ça pour dire que, si notre œil fait la correction automatiquement et instantanément, la caméra que vous utilisez ne la fait pas. Certaines caméras font ce que l’on appelle la balance des blancs automatiquement mais parfois ce n’est pas le top. Il est donc préférable de la faire manuellement. Mais nous verrons ça un peu plus loin ;o)
Si vous êtes capable de lire la réponse…moi pas ! ;o)
La température des couleurs est exprimée en Kelvin.
En quoi ?
Je me suis longtemps posé la question : pourquoi parle t-on de température ? Et pourquoi Kelvin ? J’ai bien écrit Kelvin et pas Kevin…(Si tu te nommes Kevin ne sois pas déçu ;o)). Il y a quelques années j’ai trouvé la réponse…enfin trouvé est un grand mot lol.
J’ai posé la question à un chef op…Je ne vous cache pas que je me suis senti un peu bête sur le coup…puis au fond…on s’en tape ;o) Je vous dis ça parce qu’il y avait un technicien à côté qui me regardait d’un air de dire : « Tu ne connais pas ça ?! »
Ben non ! Et au final lui non plus lol. C’est pour cela que vous ne devez jamais penser que votre question est bête ou que vous allez passer pour une buse.
Pourquoi Kelvin ?
Donc pourquoi Kelvin (k) ? Il faut savoir que le kelvin à la même valeur que le degré Celsius. Ça peut paraître incroyable et pourtant c’est vrai sauf que le kelvin part du zéro absolu soit -273 degrés Celsius. C’est Lord Kelvin qui s’est penché sur le sujet et qui a trouvé comment mesurer la couleur d’une lumière.
Comme toute personne qui trouve un truc, il a simplement donné son nom à sa trouvaille…et bien non car le véritable nom de Lord Kelvin est en fait William Thomson ! Humilité quand tu nous tiens…ou alors Thomson était déjà pris….Je vous rassure, il a donné son nom à un principe thermodynamique ;o)

Bref, Monsieur Thomson s’est amusé à chauffer un objet noir…
Je fais un petit aparté. Pourquoi un objet noir ? Simplement parce les objets noirs n’émettent pas de chaleur car ils absorbent la lumière alors que les objets blancs, rouges ou verts absorbent une partie de la lumière et renvoient ce qui ne peut pas être absorbé. Ce qui est « rejeté » c’est la couleur que nous voyons….On pourrait même s’amuser à philosopher sur la véritable couleur des choses…mais nous avons d’autres chats à fouetter ;o)
Donc Will (C’est un Lord mais je l’appelle par son petit nom) l’a mis dans un four. En chauffant, l’objet noir a commencé à changer de couleur sous l’effet de la chaleur. Il l’a comparé à différentes sources de lumière qui éclairaient une surface blanche. Lorsque l’objet dans le four a pris la même couleur que la source de lumière se réfléchissant sur la surface blanche, il a relevé la température du four et lui a ajouté -273 degrés Celsius.
Imaginons que j’éclaire une feuille avec une allumette. La flamme de l’allumette va donner une couleur qui sera reflétée sur la surface blanche. Mon objet devra être chauffé à 1427 degrés Celsius pour avoir la même couleur que la lumière que renvoie la feuille. A cette température nous ajouterons 273 degrés pour avoir une température de couleur de 1700 k qui est la température de la lumière d’une allumette.
Voici un tableau qui va vous résumer les différentes températures en fonction des ampoules ou du soleil.

La balance des blancs
Tout ça pour dire que vous devez faire absolument une balance des blancs lorsque vous tournez pour être certain que votre caméra captera la véritable couleur ambiante.
Je vais vous raconter une histoire qui m’est arrivée à mes débuts…Pour rappel, je suis daltonien pour ce qui concerne les nuances et les mélanges de couleurs. Je distingue les couleurs vives mais dès qu’il y en a trop je suis perdu, bref…il y a quelques années, jamais je n’aurais raconté ça lol
Lorsque l’on démarre, nous sommes prêts à prendre tout ce qui passe pour se faire la main, pour apprendre et être un peu payé etc… Et par le plus grand des hasards, je décroche un job de cadreur pour une entreprise institutionnelle qui avait obtenu un contrat pour une soirée d’une grande entreprise.
Forcément je suis au taquet, je connais la caméra par cœur… je commence à filmer le séminaire qui se déroule en journée, je fais ma balance des blancs à chaque fois que je change de lieu, bref tout roule. Vient la soirée, là plein de jeux de lumière se mettent en route…je sais que je ne pourrai pas faire une balance des blancs correct. Je décide donc de trouver un coin ou les spots ne polluent pas la lumière de base. Alors, je trouve un mur blanc et je fais ma balance. La soirée se déroule bien et je fais des plans de fou. Le lendemain, j’arrive en montage, je dérush.
Et là c’est le drame ! Toutes les images de la soirée sont vertes !
Le mur que je voyais blanc…ne l’était pas, le fait d’être daltonien m’avait joué un sale tour ! Lol Je ne vous raconte même pas comment j’ai stressé ! J’ai tout de même réussi à rattraper le coup et à livrer le film. Ils étaient tellement contents qu’ils m’ont engagé pour faire la lumière et pour cadrer un film pour la SNCF…et là j’ai refusé ! ;o)

Tout cela pour dire que la balance des blancs est d’une importance capitale ! Elle permet à votre caméra ou appareil photo d’étalonner et de corriger la dominante de couleur, en fonction de l’éclairage, qu’elle soit naturelle ou artificielle. Dans mon histoire, j’ai eu la chance d’avoir plusieurs moments bien séparés les uns des autres. La soirée que j’ai filmée était un moment à part. C’est à dire qu’elle n’était pas raccord avec une scène comme cela peut se passer dans un film.
Il faut donc faire la balance des blancs une fois que votre lumière est installée ou que cela soit la lumière dans laquelle vous allez tourner…et ne pas être daltonien lol
Sur vos caméras ou dans le menu de vos caméras vous avez une option « balance des blancs « ou « white balance ». Pour la faire il vous suffit de tenir une feuille blanche ou vous servir d’une surface blanche pour faire cette balance. Vous zoomez sur la surface pour qu’elle remplisse tout votre cadre puis vous appuyez sur le bouton correspondant à la balance des blancs.
Je sais qu’aujourd’hui la balance des blancs automatique marche plutôt pas mal. Mais je suis de ceux qui préfèrent le faire encore manuellement. En utilisant l’automatique je me suis fait prendre plusieurs fois lors de photos de repérage ou la couleur n’était pas la bonne…voilà pourquoi je continue à la faire manuellement.
D’ailleurs si vous avez un appareil photo vous avez dû remarquer les pictogrammes suivant :

Et bien ces pictogrammes sont, en fait, des balances de blancs prédéfinies en fonction du lieu où vous voulez prendre la prise de vue ou la vidéo. Si votre appareil n’a pas de possibilité de faire une balance de blancs manuel (ou si vous êtes vraiment daltonien) je vous conseille d’utiliser ces préréglages.
Voilà pour cet article sur la température de couleur.
J’espère que cela vous a éclairé (AHAHA blague naze obligatoire) sur les possibilités que vous avez. Si vous avez des questions n’hésitez pas à les poster en bas de cet article. Je suis certain que beaucoup d’entre vous savent ce qu’est la température de couleur ou une balance des blancs…mais un petit rappel ne fait pas de mal ;o)
Si tu as aimé cet article, la meilleure manière de me le dire c’est de cliquer sur le bouton « Partager » en bas de la page. Tu peux retourner au plan du site pour lire d’autres articles.
Tu aimeras aussi les articles :
- Comment éclairer de nuit dans une voiture ?
- Eclairage, HMI, Tungstene, fluo, les projecteurs
- Tourner à deux caméras ?
A bientôt,
Tom Weil
You must log in to post a comment. Log in now.