Bonjour à tous, cette semaine je vous propose un article exceptionnel à plusieurs titres. Premièrement parce qu’encore une fois les 6 degrés de séparation ont été mis à profit, deuxièmement parce que j’ai pu m’entretenir avec un réalisateur que j’apprécie depuis pas mal d’années et pour terminer parce que je vais vous en faire profiter. Je vous propose donc une interview de Julien Seri pour la sortie de son film : Nightfare.
Pour ceux qui ne connaissent pas Julien voici une rapide bio :
Julien a commencé par porter des caisses pour le responsable du service vidéo de Clichy et comme il manquait un cadreur celui-ci lui a demandé un coup de main. A partir de là, Julien Seri a tout mis en œuvre pour en faire son métier. Alors qu’il a 24 ans, il va solliciter Laurent Voulzy et le convainc de réaliser sur prochain clip…et ça marche. 24 ans plus tard, julien a réalisé plus de 450 pubs (Il n’y a pas d’erreur de frappe : 450) gagné des prix à foison. Alors qu’il a déjà 50 pubs à son actif, à 26 ans, il est remarqué par Luc Besson qui l’engage pour écrire et réaliser Yamakasi…le rêve.
Mais le rêve tourne court, Julien est débarqué du projet en plein tournage et remplacé par Ariel Zeitoun. Je vous passe les détails, vous pourrez trouver des infos sur le net. Un procès s’engage, le pot de fer contre le pot de terre, au final Julien gagne le procès !
En 2004, Julien réalise son premier long (en entier): « Les fils du vent », puis en 2007 « Scorpion » avec Clovis Cornillac. Pour ces deux films Julien rencontre pas mal de difficultés, soit avec une partie de l’équipe de tournage, soit à cause des distributeurs frileux…
Mais Julien tourne aussi des téléfilms : « Légendes de sang », « Facteur chance » etc…
On pourrait se dire que Julien est sur les rails, que rien ne peut l’arrêter mais tout n’est pas si simple…Les projets cinéma après Scorpion font du sur place, s’annulent au dernier moment…Alors que tout joue contre lui, que l’envie et l’énergie pour se battre sont presque réduits à néant, un ami producteur/ réalisateur, Pascal Sid, rejoint par Paul Mignot, lui propose un défi de fou. Je vous laisse découvrir la suite dans l’interview ci-dessous.
ITW JULIEN SERI
Tom : Merci Julien d’accepter de venir partager ton expérience avec les lecteurs de « commentfaireunfilm » et surtout parler de la sortie, le 4 novembre, de ton prochain film Nightfare, qui a été produit et réalisé avec des moyens plus que limités et surtout en dehors du circuit habituel de production. Alors Nightfare c’est quoi ?
Julien : C’est mon 4ème long métrage : Luc et Chris, son ami anglais, montent dans un taxi pour rentrer chez eux après une soirée parisienne bien arrosée. Arrivés à destination, ils s’enfuient sans payer la course. Ils sont tombés sur le mauvais chauffeur… Le taxi va se mettre en chasse toute la nuit. Mais est-ce vraiment l’argent qu’il veut ?
Voici le trailer :
Tom : On peut dire que ça donne envie, ce n’est pas vraiment le genre de film que l’on fait en France ou en tout cas trop peu. Mais avant d’en parler plus précisément il est important de rappeler le pourquoi du comment…Malgré ton parcours incroyable :
- réalisateur de pub, largement récompensé
- auteur/ réalisateur de ciné et tv
- tu diriges aussi une société de production…
- Tu as un réseau incroyable de stars et de partenaires
Bref on pourrait se dire que tu as toutes les cartes en main pour monter n’importe quel projet de cinéma sauf que ce n’est pas aussi simple…pourquoi ?
Julien : Je n’ai pas de réponse…sauf une, c’est que mon travail n’est pas apprécié. J’ai fait 500 pubs, des téléfilms qui ont fonctionné. J’ai fait plus 3 millions d’entrées en plusieurs films (yamakasi, Les fils du vent et scorpion). Avec mes associés, mon entourage on se pose la question…mais on ne trouve pas de réponse, C’est fatiguant. Y a pas 36 000 solutions non plus…soit on t’aime pas, soit on ne mérite pas… soit notre travail n’est pas apprécié…Réellement faudrait poser la question aux autres, ouais c’est ça « c’est aux autres de donner la réponse ».
Tout ce que je fais j’le fais avec le cœur, avec toute l’énergie que je peux, je donne le meilleur…mais ce n’est pas aussi simple…Attention, je ne fais pas le Caliméro, loin de là ! C’est juste une constatation.
Tom : Je faisais surtout référence au film sur lequel tu bosses depuis des années maintenant : « Love Run ». L’histoire de la production est incroyable et surtout révélatrice qu’un film peut se faire ou ne pas se faire jusqu’au dernier moment. Tu peux nous en dire plus ?
Julien : Oui je bosse dessus depuis des années…9 ans pour être exact. Le film s’intitule : « Love Run », on avait un budget sympa 5 millions d’euros
Tom : Oui ce qui est bien, mais pas non plus indécent
Julien : Non c’est clair, surtout qu’on tournait à l’étranger…en chine notamment et puis le casting aussi était international.

Tom : Tu peux nous en dire plus ?
Julien : Ben oui, de toute manière ce n’est plus d’actualité. Mais on avait, entre autre, Robin Williams…qui est décédé le premier jour de tournage de NightFare. Il devait jouer le mentor du Héros. C’était un comédien et un homme formidable, j’ai eu l’honneur de le diriger dans une campagne de pub Nintendo pour le jeu Zelda.
Tom : Mais c’est incroyable ! Qu’est-ce qui a bien pu capoter à ce point pour Love Run ?
Julien : Comme je viens de le dire on devait tourner en Chine. Nous avions donc un coproducteur Chinois qui est venu plusieurs fois en France pour nous rencontrer…tout allait bien et puis 4 ou 5 mois avant le début du tournage, plus de son, plus d’image !
Tom : Comment ça ?
Julien : Il ne répondait plus au téléphone…impossible d’avancer. Bref, il a quitté le navire…on n’a pas pu boucler le budget et le film est tombé à l’eau.
Tom : J’imagine le coup dur que ça a dû être. Comme quoi on n’est jamais à l’abri de rien.
Julien : Ce qui est vraiment gênant c’est qu’encore aujourd’hui on ne sait pas pourquoi il a fait ça ! On n’a pas d’info. Ça m’a vraiment foutu un coup, là franchement c’était super difficile.
Tom : Tu m’étonnes !
Julien : Franchement j’avais plus d’envie, j’voulais arrêter
Tom : Et Pascal Sid t’a passé un coup de fil quelques temps après en te disant en substance : « On part en vacances ou on n’en profiterait pas pour faire un film ? ». Un film en mode guerre, petit budget, nombre de jours restreints, on le tourne et après on verra pour la diff…
Julien : Oui c’est ça.

Tom : Je trouve cela incroyable, fou même, et donc combien de temps entre la première ligne que tu écris et le premier jour de tournage ?
Julien : 2 mois entre la première ligne et le premier jour de tournage ! Et 15 mois entre le moment de cette première ligne et la sortie ! Encore maintenant, en te le disant, je trouve ça dingue ! Mais comme quoi c’est possible.
Tom : Et tu peux nous donner une idée du budget, du financement pour que l’on comprenne comment tu as pu le produire ?
Julien : Tu connais le métier et comment ça se passe pour produire un film…et bien on a fait complètement autrement lol On est sur un budget en dessous d’un million d’euros et on a tourné 20 jours.
Tom : Je me souviens que tu as fait une campagne de crowdfunding sur Ullule, il y avait plusieurs paliers qui vous permettaient de faire plus ou moins de choses lors du tournage. Je crois que vous avez réussi à obtenir 50 000 euros.
Julien : 50 346 euros exactement.
Tom : Quand tu penses que la moyenne des sommes demandées est de 4 500 euros et qu’en moyenne les gens mettent 50 euros…tu as réussi à fédérer énormément de monde ! Là tu as 767 coproducteurs, ce qui fait une moyenne de 65 euros par personne…
Julien : ça a été bien plus loin que ça, tu parles de fédération, mais il y a près de 14 réalisateurs qui nous ont soutenus, des comédiens, dont entre autre : Franck Khalfoun (Maniac), Antoine Charreyron (the prodigies), Antoine Blossier, (A toute épreuve), Alain Figlarz , Fredric Tellier (SK1), Abel Ferry (vertige), le scénariste Stephane Cabel (le pacte des loups), Pitof (Vidock), Chris Nahon (le baison mortel du dragon), Mathieu Kassovitz, Florian- Emilio Siri (Nid de guepe, Hostage), Franck Vestiel (Eden Log), Jérôme Salle (Zulu, L’odyssée), Xavier Gens ( Frontiere), Clovis Cornillac, Fred Cavayé (Mea Culpa, pour elle), Jan Kounen (Doberman, Coco chanel), Jean-François Richet ( L’instinct de mort, Blood Father), avec Raphael Cohen le producteur du film nous étions aux anges.
Tom : qu’est-ce que tu retires de tout ça ?
Julien : Dans un milieu ou tout le monde se regarde ou tout le monde est en compétition et bien là ils ont tous décidé de me soutenir, de soutenir le projet, l’univers…c’est magique. Il y a tout de même une certaine solidarité dans le cinéma.

Tom : C’est le monde des bisounours ?
Julien : Non, jamais de la vie. C’est juste que ça veut dire quelque chose. Ça veut dire que pour beaucoup de réalisateurs c’est compliqué, compliqué de monter un projet, d’aller au bout. Je dis juste que là les réalisateurs qui nous ont aidés l’ont fait sans arrière-pensée et qu’un élan comme celui-là est trop rare pour ne pas être souligné. Y a une solidarité dans ce métier tout de même.
Tom : le reste de l’argent vient d’où ? Parce qu’avec Ullele on est loin du compte.
Julien : Oui c’est vrai, le reste vient d’investissements privés des producteurs et moi mais aussi de partenaires privés.
Tom : du genre ?
Julien : Pascal Sid et Paul Mignot étaient en charge d’ allés voir des prods qui, par exemple font du court, de la pub, des effets spéciaux et on leur a demandé d’investir de l’argent dans un long-métrage et d’être coproducteurs. Par exemple, plutôt que de mettre, je sais pas moi, 5 000 ou 20 000 euros dans de la com, autant qu’ils le mettent dans le film ! Au final ils sont gagnants car on parle d’eux et ils participent à la production et la vie d’un long métrage qui, quoi qu’il arrive, allait être tourné ! Tu sais parfois il suffit d’une impulsion pour nous donner l’envie d’aller plus loin. Par exemple un des coproducteurs : Gravity Films dirigé par Eric Gendarme, Thomas Lubeau et Rodolphe Stamati lance deux films prochainement.
D’autres boîtes de prod comme William Blanc de chez : Cream ou encore, Edmon Tao de chez Eagle Media.
Tom : Pour revenir à Nightfare, comment se passe la préparation de la sortie du film le 4 novembre ?.
Julien : C’est un truc de fou, comme quoi on peut faire de la qualité avec le peu de moyens que l’on a eu. Parce qu’au final, on a fait un film à moins d’un million et un film de genre ! C’est à dire avec des combats, des effets numériques et des explosions ! Là on se dit qu’on marche sur la tête parfois quand on voit certains films à 12 ou 14 millions d’euros. Alors je ne dis pas que si on avait eu un peu plus ça n’aurait pas été bien, non, avec un budget de 1, 5 million on était plus que bien, même plus que très très bien ! Là partout où le film est projeté c’est l’engouement, les spectateurs sont conquis, les distributeurs le sont aussi. Pour le moment on a pré-vendu le film dans plus de 20 pays.
Pour la diffusion en salle on espère 80 copies. Mais tu sais, là on sort en salle, c’est incroyable ! Mais si le film n’avait pas eu cette chance, nous serions sortir en VOD. Le principal c’était que le film existe.
Tom : Et la promo ?
Julien : Pour la promo nous aurons la chance d’avoir un campagne d’affichage dans le métro, après on se bouge, on fait les festivals, on est sur le net, les réseaux sociaux, bref là on peut aller où on veut de nous.

Tom : Et donc sur « www.commentfaireunfilm.com » ;o) Il est clair que l’aventure que tu vis, beaucoup pensent pouvoir la vivre. On va revenir là-dessus un peu plus loin, mais il est important de soutenir l’initiative de ce genre de projet. Car il est important que tous les cinémas puissent exister. Même si on n’est pas fan du genre il est important de se déplacer dans les salles pour voir Nightfare. Beaucoup de lecteurs du blog me disent souvent :
- « on voit toujours les mêmes films, les mêmes gueules d’acteurs, les mêmes comédies etc… »
Là, pour une fois qu’un mec sort des sentiers battus et se défonce pour un film qui sort du lot, il faut y aller ! Tiens, à combien estimes-tu le nombre d’entrées pour que Nightfare soit considéré comme un carton ?
Julien : Ahahah, allez pour un carton on va dire 100 000 entrées.
Tom : Pour les lecteurs, ton dernier film « Scorpion » (2007) a fait, si je ne me trompe pas, près de 200 000 entrées, il a coûté 3 millions d’euros et en faisant ce nombre d’entrées + les ventes internationales etc.. le film a gagné un peu d’argent ou a fait une opération blanche. Donc si Nightfare, en ayant coûté moins d’un million, fait 100 000 entrées, c’est le carton ;o)
D’ailleurs pour revenir sur la manière de faire Nightfare, j’ai lu quelque part que tu as dû sortir de ta zone de confort pour faire ce film à cause du manque d’argent, de matériel etc..
Julien : C’est tout à fait vrai. Alors je tiens à dire que la pub me permet d’avoir le matos nécessaire pour tourner, parfois 4 caméras, mais que là nous n’avions qu’une caméra et des moyens extrêmement limités et le résultat est là. Mais tu vas voir que certaines personnes vont continuer à dire que je ne sais pas tourner sans gros moyens ;o) Après il a fallu que je me remette en question sur la façon de pouvoir raconter ce que je voulais avec les moyens que j’avais.

Tom : Sur les : on dit, si on commence à écouter tout ce que tout le monde dit, on n’a pas fini, j’en sais quelque chose ! Pas mal de lecteurs de « CommentFAireUnFilm » veulent faire un long avec les moyens du bord, prendre la caméra, mettre leurs économies, faire un prêt ou tourner à l’arrache, tu en penses quoi ?
Julien : Je dirais que c’est de la folie, mais je ne dirais à personne de ne pas le faire, ce n’est pas mon rôle. Tout ce que je dis c’est que J’ai 24 ans de carrière. Si j’avais fait Nightfare comme premier film je me serais planté, je n’aurais pas eu les épaules assez larges.
Tom : à cause du budget ?
Julien : Non, parce que c’est un film d’instinct, c’est grâce à mon expérience que j’ai pu tenir. Mais aussi grâce à mon réseau et aux personnes qui m’entourent et à tous les niveaux : équipes, loueurs, producteurs etc…Faire un film comme Nightfare c’est la guerre, faut être un lion sinon tu te fais bouffer, alors autant, aussi, s’entourer de lions et des lions qui connaissent leur taf ;o)
Tom : Ton équipe c’était tous « des vieux de la vieille » ?
Julien : Sans eux, Nightfare n’aurait pas été possible, leur implication, leur professionnalisme etc…mais j’ai aussi pris des gens qui avaient besoin, non pas besoin, des gens pour qui Nightfare avait aussi un intérêt

Tom : Tu veux dire pour les faire monter ? (Faire monter un technicien c’est proposer à un second assistant mise en scène, par exemple, qui a pas mal d’expérience, de passer 1er assistant. Souvent les films à petits budgets ou les premiers films sont l’occasion pour de nombreux techniciens de « monter »).
Julien : Oui bien sûr, c’est le but ! Il faut que tout le monde s’y retrouve.
Tom : J’ai cru comprendre qu’après le montage tu as fait des retakes (c’est à dire qu’on repart en tournage car il manque des choses) non ?!
Julien : Oui, j’ai ajouté une semaine de retakes, pas parce qu’on avait oublié de shooter des plans mais parce que je me suis rendu compte déjà au tournage que le film, le script n’allait pas assez loin, il manquait des choses. Alors je suis parti en montage un mois et j’ai pu prendre le temps de voir ce qui devait être approfondi ou pas. C’est un luxe énorme que j’ai eu en tant que producteur et réalisateur.
Tom : Depuis le début de l’aventure le téléphone sonne un peu plus ?
Julien : Non pas vraiment. Mais le film n’est pas encore sorti, les gens sont dans l’attente. Peu de gens au final ont vu le film.

Tom : Sauf que si demain c’est le carton va falloir prendre une standardiste ;o)
Julien : Il ne faut pas brûler les étapes, pour le moment le cap c’est le 4 novembre. Là ce n’est que du bonheur, alors on profite. On ne baisse pas la garde, il y a encore pas mal de choses à faire jusqu’à la sortie.
Tom : Tu as une boîte de production : Daïgoro films, tu as quoi comme ligne éditoriale ?
Julien : Je produis en fonction de mes coups de cœur. Donc je lis tout.
Tom : Qui lit dans ta boîte ?
Julien : Moi. Tu sais, je lis 30 à 40 scénarios de long par an et je n’en retiens pas beaucoup, presque pas en fait. Parce que ce que je lis ne me plaît pas ou n’est pas bon. Réellement je dis que je ne produis pas, sinon je serais submergé lol Et je n’ai pas le temps ou les moyens d’en lire plus. Je ne peux pas me permettre de lire un film tous les jours. Pour tout te dire j’applique l’épreuve des 30 pages. Si rien ne m’accroche sur les 30 premières pages, je ne continue pas. En gros je lis un scénario par semaine. Après je produis du court, idem sur un coup de cœur.
Tom : Merci Julien, un dernier mot ?
Julien : On l’a fait ! Le film existe, il sort en salle. Avec ce film on prouve que c’est possible de faire le cinéma que l’on veut, c’est un cinéma différent, alors allez voir Nightfare le 4 novembre !
Je vous laisse avec le making of en attendant le 4 novembre :
Je vais maintenant vous demander aussi de passer à l’action. J’aimerais que vous partagiez cet article partout sur vos réseaux sociaux, par mail à vos amis. Vous aimez le cinéma, les initiatives, alors vous aussi participez à l’aventure de Nightfare en parlant du film.
Voilà pour l’article sur Nightfare et Julien Seri.
Laissez-moi vos commentaires en bas de l’article.
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A dimanche prochain.
Tom Weil
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