Interview Julien Richez, 1er Assistant caméra Partie1

Julien Richez : 1 er Assistant Caméra

Voilà, ça y est ! Voici la première interview d’un technicien que j’ai faite il y a quelques jours après une journée de tournage plutôt chargé. Je tiens à remercier encore une fois Julien de m’avoir fait confiance et d’avoir accepter de jouer le jeu de l’interview, de s’être livré sur ce que représente le métier de 1 er assistant caméra et s’être livré tout court.

J’espère que vous apprécierez ce partage de connaissances, de tranches de vie que nous offre Julien. Comme vous le verrez dans cet article, mais aussi dans les prochains métiers que je vous présenterai, je tente toujours de vous proposer le meilleur, en vous proposant des parcours différents et toujours le maximum d’infos. Comme vous avez pu le constater dans les articles sur le 1 er assistant opérateur je tente d’être le plus complet possible, ces articles me prennent donc beaucoups de temps, j’espère que vous me pardonnerez le temps entre chaque métiers… :o)

 ITW de Julien Richez :

Bonjour Julien, merci de m’accorder un peu de ton temps, après une journée assez chargée ;o). Pour que les lecteurs comprennent de quoi je parle, nous travaillons ensemble sur une mini-série pour ARTE.

Tom Weil : Alors pour débuter je voudrais savoir si tu as toujours eu l’envie de faire ce métier d’assistant opérateur ?

Julien-Richez : Je crois que depuis toujours l’image m’intéressait…pour être exacte cela m’a toujours passionné. J’ai commencé assez tôt, à faire de la photo aussi bien techniquement qu’artistiquement. Pouvoir capter un moment T, le figer dans le temps, me subjuguait. Dans mon souvenir, j’avais toujours un appareil photo à porté de mains dés, mes 13 ans, puis vivant dans une petite bourgade j’ai réussi à travailler comme pigiste vers 16/ 17 ans pour la voix du nord. Autant dire que ça ne date pas d’hier ;o).

Tom Weil : C’est drôle ce que tu me dis car beaucoup de lecteurs et d’utilisateurs de « comment faire un film » souhaitent devenir scénariste ou réalisateur (parfois les deux ;o)) alors, pourquoi pas réalisateur ou cadreur ?

Julien Richez : Parce que je suis encore jeune lol. Pour être plus sérieux, je pense qu’un jour Je passerai cadreur à temps complet…car il m’arrive de l’être pour France TV. Cela me permet de faire mes armes, Je passerai cadreur si une opportunité se présente et puis il faut une équipe, solide, sur laquelle on peut s’appuyer. Monter une telle équipe n’est pas simple.

Et puis pour bosser en temps que cadreur il faut avoir un sacré réseau pour bosser tout le temps. Malgré que je sois dans le métier je trouve que le cadreur est une sorte de mercenaire. C’est étrange mais c’est comme ça ;o)

Au fond, il faut profiter des moments que l’on vit. Je veut dire que je ne cours pas après de nouveaux postes ou nouvelles fonctions. Aujourd’hui je suis 1 er assistant opérateur et je m’éclate comme un fou dans mon taf, alors pourquoi en changer ! Tant que je serais passionné, je ne vois pas pourquoi je changerais ;o)

Tom Weil : Comme tu le sais je suis autodidacte, je n’ai pas fait d’école, je ne suis pas fils de…je tente au travers du blog de démontrer que le cinéma et la télévisions sont à la portée de tout le monde, quel que soit le poste, dés le moment ou l’on s’en donne les moyens. Qu’en est il pour le métier d’assistant opérateur ? peut-on s’en sortir sans « bagages » ?

Julien Richez : J’ai foi en l’être humain…c’est à dire que : quand on veut on peut. Tu vas me dire que c’est un peu facile de dire ça, mais je le pense vraiment. Il est vrai que ce n’est pas mon cas, je te l’expliquerai sûrement plus tard (NDRL : Julien à fait une école) mais j’ai suivi une formation.

Mais je sais que c’est possible, malgré le fait qu’assistant opérateur est un métier technique, exigeant, et où il faut de solides bases.

Alors si un de tes lecteurs souhaite faire ce métier et qu’il n’a pas la possibilité de faire une école, il va devoir se retrousser les manches. Il va falloir en donner ! Il va devoir faire ses preuves et prendre son temps…beaucoup de temps. Apprendre et assimiler une quantité incroyable de notions, de techniques et de connaissances diverses : les principes des optiques et de la physique, il ne pourra pas y échapper.

Il est clair que, s’il sait réfléchir,  s’il est calé en informatique, passionné par l’image et un peu Geeks ;o) il (elle) aura toutes ses chances. Mais si il (elle) est nul(e) en physique et en math, là, ça risque d’être compliqué…

Tom Weil : Dans la présentation du métier d’assistant caméra (opérateur) je disais qu’il fallait une âme de meneur ? Info ou intox ?

Julien Richez : Lol, Non ce n’est pas de l’intox, mais ça tu le savais déjà non ?! ;o) Il faut avoir un esprit d’équipe et à fortiori, de chef d’équipe, quand tu es 1 er assistant opérateur. Alors je rassure les plus introvertis, il ne faut pas non plus avoir une aura exceptionnelle. être un chef d ‘équipe, c’est savoir donner des indications, des directives à une équipe pour que tout le monde aille dans le même sens, sans hurler à tout va. Il faut donc un minimum d’aplomb, c’est tout. Comme tout, cela s’apprend au fil du temps ;o)

Tom Weil : Qu’est ce qui fait qu’une journée, pour toi, est une journée exceptionnelle ?

Julien Richez : C’est une question compliquée…laisse moi réfléchir deux secondes….Je crois que lorsqu’il y a des plans un peu compliqués, profondeur de champs ou des plans au stead, ça pimente tout de suite la journée. Mais disons que dans une journée type, il y a toujours ce genre de plans.

En fait, c’est un mixte de plans compliqués et d’une symbiose avec le cadreur, ça c’est une journée extraordinaire !. Tu vois, c’est se comprendre sans se parler, vivre un moment magique des images, à un moment précis, tout en le partageant.

La relation avec le chef opérateur est incroyable, tu dois répondre à ses besoins techniques au plus vite et le mieux possible en fonction du matériel mis à ta disposition.

C’est traduire ses désires en techniques : de la vitesse, des macro, tu dois adapter le matos au tournage etc…

D’ailleurs, j’en profite pour dire que la relation avec le perchman est aussi incroyable. Ça pourra paraître bizarre pour les lecteurs de « comment faire un film », car ce n’est pas du tout le même métier, mais le perchman est comme moi, il bosse sur l’instant, on bosse en direct, C’est ce que je disais tout à l’heure, si on se plantent tout le monde le sais. Mais si tout se passe bien…personne ne le sais ! lol Parfois on a envie de dire « : et ! j’ai assuré là non ?!. Parce qu’on a réussi un tour de force technique ou artistique, mais on le garde pour nous, même si personne ne nous dit que c’est top, ça re-booste et ça me fait aimer ces moments particuliers ;o) Et aimer ce boulot.

Tom Weil : y a t-il un moment que tu n’oublieras jamais ?

Julien Richez : Nous vivons des instants que beaucoup de personnes ne vivent pas, ou en plus, nous sommes payé pour !! Des plans d’hélicoptère, de tournage à l’arrière d’une audi TT lancer à plus de 250 km/h sur le circuit de Magny-cours. Il y en a sûrement d’autres…

J’espère que cette première partie de l’interview de : Julien Richez vous a plu. Voici tout de suite la deuxième partie de l’interview ;o) Julien nous expliquera son rôle sur un plateau de tournage, son parcours, sa formation. Mais aussi ce qu’il pense du métier…de son métier ;o)

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A bientôt,

Tom

À PROPOS DE TOM WEIL

Tom Weil

Je m’appelle Tom Weil, je suis assistant réalisateur pour le cinéma et la télévision et comme vous pouvez vous en douter je suis passionné de cinéma depuis tout jeune. J’ai crée ce site il y a presque 3 ans maintenant pour vous apporter mon aide…

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