Maîtrisez votre imagination
Souvenez-vous d’Hansel et Gretel
Je me doute que ce titre « Maîtrisez votre imagination … souvenez-vous d hansel et gretel » peut paraître bizarre ;o) La semaine dernière, je vous parlais de méthodes pour stimuler votre imagination. Ce qui est surtout ressorti de cet article, ce n’est pas que vous aviez besoin de stimulation mais plutôt de réussir à libérer votre imagination.
Vous devez vous servir de tout ce qui vous entoure pour commencer à écrire ou alimenter vos histoires.
Pourquoi cet article cette semaine ?
Le commentaire de l’un d’entre vous m’a interpelé et est à l’origine de cet article.
Il disait en substance : « Je n’ai pas de problème d’imagination, bien au contraire même. J’en ai tellement que je commence à écrire le scénario puis une autre idée me vient. Je décide donc d’abandonner la première idée pour me consacrer à la seconde et ainsi de suite ».
Ma première réaction a été de lui demander s’il voulait vraiment connaître la réponse…Ce lecteur m’a répondu qu’il ne devait sûrement pas être fait pour être scénariste, alors autant que je lui dise tout de suite.
Vous commencez à me connaître et vous savez bien que je ne dirais jamais une telle chose. En revanche, lorsque je lui demande s’il veut vraiment connaître la réponse, ce n’est pas anodin.
Parfois on pose une question et on connaît déjà la réponse…on ne veut pas se l’avouer. Et puis, on pose la question car c’est plus simple que quelqu’un nous dise ce qui ne va pas plutôt que s’auto analyser. Parfois, nous ne sommes pas prêts à entendre la réponse ;o) Je ne dis pas que c’est forcément le cas de notre lecteur ! Mais il fallait que je lui demande s’il voulait vraiment connaître ce que je m’apprête à vous dire.
Au fond, je suis certain que ce futur scénariste ou collègue (qui sait !) n’est pas le seul à vivre ce problème. J’ai analysé pas mal de scénarios durant l’année et le temps que je leur envoie mes observations ils étaient déjà passés à un autre scénario.
Et Hansel et Gretel dans tout cela ? Un peu de patience…
C’est parti !
Avoir une imagination débordante c’est une chance extraordinaire. Encore faut-il savoir la contrôler. Au delà d’appliquer des techniques pour la maîtriser, il faut surtout se demander pourquoi on passe d’une idée à une autre sans avoir terminé la première.
La réponse est évidente : C’est plus facile que d’aller au bout !
Ecrire…c’est voyager en nous
Vous ne me trouvez pas clair ? C’est très simple : changer d’idée tout le temps, sans prendre le temps de traiter la première idée jusqu’au bout nous évite de nous mettre en danger. Changer d’idée nous évite d’être confronté à nos propres limites, manque de technique, aux difficultés ainsi qu’à la portée de notre idée, est-elle viable ou pas ?
Il est facile de commencer une histoire car nous sommes transportés par l’adrénaline qu’elle nous procure et la multitude de possibilités qui s’offre à nous. Mais une idée n’est bonne que si elle tient la route et surtout la longueur.
Je vous le dis depuis le début de ce blog, avoir de bonnes idées ne garantit pas de faire de bons films. Car c’est le traitement de cette idée qui fait que votre scénario sera différent des autres et qu’il sera formidable.
Sauf que pour traiter une idée il faut se mettre à poil. Il faut se mettre à travailler et ça c’est le plus difficile. Je me répète, il faut tenir la longueur ! Le fait de passer d’une idée à l’autre nous donne la sensation de toujours travailler…D’être prolifique. Or il n’en est rien. Vous pouvez commencer à écrire 30 idées, 30 débuts de scénarios…A la fin vous n’aurez rien écrit. Car 30 débuts de scénarios ne feront jamais un scénario en entier.
Alors c’est quoi la solution ?
Lorsque l’on se met à écrire un scénario où que l’on commence à exploiter une idée, il arrive souvent que notre cerveau fasse des associations d’idées. C’est ce qui nous entraîne sur d’autres pistes. Je crois qu’au fond cela peut être un bon moyen pour faire rebondir votre histoire à un moment donné. Notez les nouvelles idées dans un dossier à part puis fermez ce dossier et continuez à travailler sur votre scénario. Vous pourrez y revenir plus tard si vous êtes en panne ou coincé sur une partie de votre récit. Cela vous aidera à réamorcer la pompe.
En bref, il ne faut pas balayer ces nouvelles idées d’un revers de la main. Il faut les sortir de votre tête car elles pourront servir. Évitez de faire de trop longs textes pour fixer vos idées car vous aurez envie d’écrire un maximum de détails. C’est bien sûr là le piège !!. Il faut que vous résumiez votre idée en une phrase ou deux. Vous verrez qu’avec le temps, lorsque vous reviendrez dessus, certaines de ces idées vous paraîtront bizarres ou peu exploitables avec le projet que vous êtes en train d’écrire.
La véritable solution !
A chaque fois que vous passez d’une idée à une autre, ou plutôt que vous abandonnez une idée pour une autre, c’est qu’au fond, vous ne savez pas vraiment où vous allez. C’est le symptôme classique de l’apprenti scénariste qui a sauté les étapes de base comme le squelette, les étapes du voyage du héros où des recherches nécessaires pour traiter l’idée et plus précisément le sujet qu’il est en train de traiter.
Hansel et Gretel ?
Ah oui, j’avais presque oublié ! Souvenez-vous du conte d’Hansel et Gretel. Dans ce conte, la belle-mère d’Hansel et Gretel a peur de la famine. Elle demande à leur père d’emmener les enfants dans la forêt pour qu’ils se perdent. Deux bouches à nourrir en moins…Ce n’est pas rien…Sauf que les enfants entendent le plan de la belle-mère, prennent des petits cailloux qu’ils jettent de temps en temps pour baliser le chemin. Grâce à ce stratagème ils retrouvent le chemin de la maison.
Amis scénaristes, vous devez mettre en place le même procédé afin que votre histoire puisse être cohérente. Vous devez baliser votre pensée, votre histoire, afin de toujours retrouver votre chemin. Sans quoi, vous vous perdrez dans les idées farfelues et l’imagination débordante de votre cerveau. Ou pire, vous ne réussirez pas à retrouver ce que vous vouliez dire. Vous ne pourrez pas retrouver le cheminement de votre pensée. Vous partirez dans tous les sens.
VIVE HANSEL ET GRETEL
Hansel et Gretel nous apprennent autre chose. La deuxième fois que le père amène Hansel et Gretel dans la forêt, ils n’ont plus de cailloux pour baliser le chemin. Ils se servent donc de pain que les oiseaux mangent. Hansel et Gretel se retrouvent donc dans l’incapacité de rentrer chez eux et atterrissent chez la sorcière.
Nous pouvons faire un parallèle à cette histoire lorsque nous balisons le chemin de notre histoire. En effet, si les points de passage de notre histoire ne sont pas solides, il est possible qu’ils soient balayés par nos nouvelles idées, tout comme le pain d’Hansel et Gretel. C’est pourquoi, chaque balise et chaque étape du voyage du héros doivent être fortes et réfléchies.
Pour résumer : Si vous vous mettez à écrire sans plan précis, il est normal que vous vous perdiez et que votre cerveau vous emmène sur d’autres pistes.
Il est très rare de trouver un scénariste ou un auteur/ réalisateur qui réussisse à sortir d’un coup un premier jet de scénario, avec le début, le milieu et la fin. Quand bien même vous pourriez faire cela, vous seriez obligé d’y revenir pour retravailler les passages un peu faibles sans partir dans tous les sens.
Il faut donc structurer votre pensée afin de limiter votre imagination à naviguer de balise en balise que vous avez définie grâce à votre timeline.
Vous l’aurez compris, le secret réside dans la préparation de votre histoire et la capacité que vous avez à la traiter.
Avoir une imagination débordante est donc une très bonne chose lorsque l’on veut écrire des romans ou des scénarios. Il faut simplement s’en tenir au schéma. Il faut aller jusqu’au bout de l’idée. Faire ce chemin c’est aussi aller jusqu’au bout de soi-même. Ce que vous écrivez est forcément lié à ce que vous êtes ou ce que vous projetez de vous même. Il est impossible d’écrire ce qui nous est totalement étranger. Voilà pourquoi on y met toujours une part de nous même.
Passer d’une idée à l’autre tout le temps peut donc mettre le doigt sur le fait qu’on ne sait pas vraiment où l’on va. Je sais, c’est un peu bizarre mais c’est comme ça. Il faut terminer ce que l’on a commencé sous peine de ne jamais rien finir. Mais pour cela il faut savoir ce que l’on a envie de dire ;o)
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Tom
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