Julien Richez, 1er assistant caméra Partie2

Voici la deuxième partie de l’interview de Julien Richez. Il va nous en dire en peu plus sur son rôle sur un plateau de tournage, sa journée type. Mais aussi son parcours et sa formation. Si vous n’avez pas lu la première partie cliquez ici.

Tom Weil : Ton pire souvenir !

Julien Richez : LOL Lorsque ça devient compliqué…dur…c’est à chaque fois dû aux conditions météo ou au lieu. Je me souviens qu’au début de ma carrière, je me suis retrouvé au fin fond d’une forêt, sous la pluie, dans la boue, de nuit, en banlieue parisienne avec un réalisateur immonde !  Je me souviens c’était encore en 35 mm…une autre époque lol  Mais le taf était cool, c’était vraiment les conditions qui étaient intenables.

Ha non ! Mais c’est à peine avouable ça… (mdr) Mon tout premier Job, tu peux imaginer le stress, la fierté, bref un premier taf ;o)

Bon je me lance : Je n’ai pas mis de cassette dans la caméra ! ça y est j’lai dit ;o)

Mais bon on apprend énormément de nos erreurs. Ce n’est pas parce que l’on fait une énorme bourde que notre carrière est terminée ! Attention, il ne faut pas non plus les collectionner ! Sinon, c’est la porte…et tu ne travailles plus…

Tom Weil : Comment gères-tu la pression ?

 Julien Richez : Je déconne, je plaisante ! Pour être sérieux, je suis assez cool dans la vie…mais soyons honnête, avoir du recul, c’est important. Cela n’empêche pas qu’il y a des jours où je rentre, rincé !! Souvent même. Lol

C’est dû au fait qu’en tant que 1 er assistant opérateur, tu dois être attentif à tout, tout le temps. Après, la pression Je crois que c’est une gymnastique, un entraînement, comme pour les sportifs de haut niveau ! Tu apprends à la gérer et te servir de ce stress, de cette pression pour te surpasser.

Tom Weil : Qu’elle est ta journée type ?

 Julien Richez : Quand j’arrive le matin sur le plateau je Check la caméra, je l’accéssoirise en fonction du plan demandé (caméra épaule, stead etc…), j’installe l’optique, le pare-soleil et…c’est à peu prés tout.

Il faut aussi s’assurer que les retours fonctionnent, ça c’est pour le coté technique ! Mais ma journée type sur un plateau est complexe. C’est un job qui te demande 100 % d’attention toute la journée ! Non seulement pour palier à toute éventualité technique mais aussi artistiquement. Il faut que tu connaisses les intentions du film, de jeu, de la séquence. Il faut aussi être dans le timing du jeu, si par exemple je dois faire un passage de point.

C’est pour cela qu’il faut une âme artistique.  Je crois que ça aussi ça vient en travaillant. À force de voir, de faire des plans. C’est un ressenti qui s’apprend. c’est bizarre…Mais c’est comme ça….

Tom Weil : Tout à l’heure, on parlait de la formation pour devenir 1er assistant opérateur…Est ce que tu peux m’en dire plus sur ton parcours ?

 Julien Richez : J’ai eu un parcours difficile, alors attention ! Lorsque je dis difficile il faut entendre tardif et chaotique. Mes parents avaient (ont) une très bonne situation, j’aurais pu avoir des facilités. Mais pour beaucoup de parents, le milieu du cinéma et de la télévision fait peur ! Manque de travail, payé au lance pierre, beaucoup de chômage…la vie de saltimbanque quoi !! Je suis certain que tu as aussi dû connaître ça ?! (Dans le mille lol)

Donc…Mes parents voulaient que je devienne médecin…moi je rêvais d’images…de vivre de ma passion…J’ai donc décidé de leur montrer que je pouvais y arriver !

J’ai fais des petits boulots (ugc, mc do etc..) pour me payer mes études. Je voulais faire 3IS à Paris.

Encore une fois l’audiovisuel fait peur à toutes les catégories sociales ! Et puis, ils ont toujours du mal à comprendre ton métier….ce que tu fais dans la vie, mais aujourd’hui, ils sont rassurés, ils voient que ça marche ;o)

C’était aussi pour me prouver aussi que je pouvais y arriver. C’était important pour moi, et au fond, je crois que ça me sert, aujourd’hui sur un plateau (être un battant).

Tom Weil : Ton premier contrat ? Comment as-tu réussi à franchir le pas vers le monde pro du cinéma ?

Faire une école te permet de te créer des réseaux, de mettre un pied dans « le milieu ». Tu fais des stages et parfois ces stages t’amène du travail. C’est ce qui s’est passé pour moi. J’étais en stage chez un loueur de caméras, un film allait se faire, il avait besoin d’un stagiaire, j’étais dispo….et le tour était joué. Mais attention, il ne faut pas croire que l’on gagne sa vie tout de suite ! Tu dois faire pas mal de stage, de courts, de boulot pas payé, mais c’est le meilleur moyen de mettre le pied à l’étrier. En fait tu ne fais que ça au début : tu es stagiaire et tu n’ai pas payé.

Tom Weil : Et ton premier statut d’intermittent ?

  Julien Richez : Mon premier statut d’intermittent je l’ai eu la première année, après mes études, puis je l’ai perdu l’année d’après…il ne faut pas oublier que c’est aussi un métier aléatoire.

Puis j’ai fait un stage chez un autre loueur, puis de bouche à oreille, je suis arrivé sur une série « la Crim’ » et c’était parti. J’ai commencé comme assistant vidéo (pendant moins d’un an), et puis le gars d’au dessus et passé second…je suis donc passé second…Pendant 3 ans et aujourd’hui, premier assistant. Sur une carrière de 10 ans c’est plutot rapide, mais en même temps, j’étais plus vieux que les autres ayant, commencé les études d’assistant sur le tard.

Tom Weil : Et on peut aller encore plus vite pour devenir 1er assistant ?

 Julien Richez : Ce n’est pas une course ! Il faut savoir prendre son temps. Mon second à 24 ans, il est second depuis 3 ans…Il est possible qu’il aille plus vite que moi car c’est surtout une question d’opportunité. Mais une chose est certaine Il sera 1 er assistant plus jeune que moi, ayant commencé plus tôt ! Mais c’est tout…j’aurais dû commencer après le bac…

Tom Weil : Des regrets ?

 Julien Richez : Non en fait, je ne regrette pas ! Il ne faut pas. Pour tout te dire, la seule chose que je ferais si c’était à refaire, c’est un bac physique…et encore…

Tom Weil : Lol, tu vas finir par me perdre là !

 Julien Richez : Pardon…ce que je veux dire en fait, c’est que l’on peut toujours se dire : « tiens si j’avais pu faire ci ou ça » ou « il aurait fallu que… » Mais au fond, je kiffe mon job, ma vie, je ne me vois pas faire autre chose ! Même au fond d’une forêt , sous la pluie, dans la boue, avec un réalisateur imbuvable !! MDR. Alors non, je ne changerais rien à mon parcours ;o)

Tom Weil : Un dernier truc à ajouter ?

 Julien Richez : Tu rencontres plein de gens, tu ne fais jamais la même chose. Tu es projeté dans différentes époques en fonction des films, je fais des choses incroyables. Je rencontre des gens avec des sensibilités artistiques incroyables. Je relève des défis techniques et j’ai la chance de partager tout ça avec d’autres techniciens aussi passionnés que moi !

Et puis tu apportes quelques choses à chacun des films que tu fais, tu y met en quelque sorte ton empreinte.

Merci Julien d’avoir accepté de jouer le jeu.

Si tu as aimé cet article, la meilleure manière de me le dire c’est de cliquer sur le bouton « Partager » en bas de la page. Tu peux retourner au plan du site pour lire d’autres articles.

Tu aimeras aussi les articles :

A bientôt,

Tom

À PROPOS DE TOM WEIL

Tom Weil

Je m’appelle Tom Weil, je suis assistant réalisateur pour le cinéma et la télévision et comme vous pouvez vous en douter je suis passionné de cinéma depuis tout jeune. J’ai crée ce site il y a presque 3 ans maintenant pour vous apporter mon aide…

1 comment… add one