Rendez-vous sur un tournage

Parce que toutes les expériences sont bonnes lorsqu’elles sont vécues avec le coeur. Rendez-vous sur le tournage « Tu en aurais fait tout autant »

Vous savez à quel point j’aime mon métier et le cinéma non ?! Depuis des années je m’efforce de faire du mieux que je peux pour vous donner le maximum d’informations, de tuyaux, de trucs, d’astuces et de tenter de créer un écosystème, un réseau pour que vous puissiez aller plus loin et vous aussi vivre vos rêves. Il y a quelques semaines j’ai revu un réalisateur, Nicolas Humbert, que j’avais accompagné en tant que 1er assistant sur son premier court-métrage (Chapitô, 2005). Aujourd’hui, Nicolas est devenu producteur, sur Paris, ou il a créé  : « Ilomba images » et a décidé, avec son associé, de produire un jeune réalisateur de 43 ans : Nicolas Chik.

J’ai voulu en savoir un peu plus sur Nicolas Chik…En me disant qu’il y avait sûrement quelques enseignements à vous livrer…et ce n’est pas peu dire ! Car vous savez quoi ?!

J’étais trèèèèèès loin de la vérité.

Jeudi, Nicolas Chik et moi avons parlé au téléphone pendant un long moment et la conversation que je vais vous livrer maintenant vous concerne directement et va pouvoir vous emmener directement sur un plateau de cinéma et ce n’est pas tout…lisez bien ce qui suit.

tu en aurais fait tout autant

Interview de Nicolas Chik

La passion du cinéma

Tom : Bonjour Nicolas, merci de m’accorder un peu de ton temps.

Nicolas : Bonjour Tom, je suis content de pouvoir échanger avec toi, ça me fait plaisir

Tom : Tu peux me dire en quelques mots qui tu es ?

Nicolas : J’ai 43 ans et je suis décorateur pour le cinéma depuis pas mal d’années maintenant.

Tom : Donc tu es intermittent ! Et quel est ton parcours ?

Nicolas : Le cinéma a été une passion depuis tout jeune. A 18 ans, après le bac, j’ai décidé de me lancer à fond et tenter de vivre de ma passion.

Les premiers pas

Tom : ça me rappelle quelqu’un ça ! J’ai fait pareil, mais tu étais de Paris ?

Nicolas : Non, pas du tout, j’habitais en région, en Champagne pour être exact et un tournage est venu s’implanter près de chez moi. À l’époque je voulais être réalisateur. Je voulais être sur un plateau de tournage pour apprendre. Il ne m’en fallait pas plus pour que je fasse tout pour être embauché sur ce film.

tu en aurais fait tout autant

Tom : Donc tu es autodidacte.

Nicolas : Oui, absolument. Je voulais tellement tout tenter que j’ai même passé le casting pour le premier rôle…forcément, je n’ai pas été pris mais ma détermination à tapé dans l’œil du chef déco qui m’a proposé un boulot sur le film…et j’ai commencé comme ça.

Tom : Faire carrière en Champagne ça doit pas être simple !

Nicolas : Ahahahah surtout à l’époque. J’ai assez vite compris qu’il fallait que j’aille sur Paris, d’autant plus pour être réal. J’avais gardé contact avec l’équipe décoration du film, donc je suis allé sur Paris.

S’adapter quand on n’a pas d’argent

Tom : Alors il va falloir expliquer aux lecteurs du blog comment on fait quand on n’a pas d’argent, pas trop de connaissances et pas de diplôme pour bosser sur Paris.

Nicolas : Comme j’avais gardé contact avec l’équipe du film j’ai pu squatter dans l’appart d’un décorateur…

Tom : Tu sous louais ?

Nicolas : Non même pas.

Tom : Tu es parti en mode guérilla ? Sans réseau ou presque, tu as vite compris que personne ne t’attendait, non ?!

Nicolas : Ça c’est clair ! Mais je me suis incrusté partout où je pouvais. Dès que j’avais la possibilité de faire un contact j’y allais. Même si j’avais 2 ou 3 contacts du précédent film ce n’était pas suffisant. Il ne faut pas croire que le cinéma est une grande famille, ce n’est pas vrai. Bref, petit à petit j’ai fait mon trou, comme accessoiriste plateau, puis chef déco.

Tom : Tu as fait toute ta carrière comme chef déco ?

décor

Nicolas : Non, car chef décorateur c’est beaucoup de temps. Je préfère le poste d’ensemblier. Ça cumule la technique et l’artistique et surtout ça laisse du temps pour développer mes projets.

Génèse et histoire de son film

Tom : Justement, parlons de ton film : « Tu en ferais tout autant » et de ta rencontre avec l’autre Nicolas (Humbert) ton producteur. Comment s’est faite cette rencontre et parle nous de ton film.

Nicolas : J’ai rencontré Nicolas grâce à mon assistante déco qui nous a mis en relation. D’ailleurs, aujourd’hui, cette assistante est devenue chef déco et moi son assistant ! Nicolas était à un moment où il avait envie de développer de la fiction dans sa boîte (qui fait de la pub), et on s’est plus.

Le synopsis de ton film « Tu en aurais fait tout autant » c’est :

« À 35 ans, William serait le jeune père de famille idéal s’il n’était…accroc à la drogue.
 Un jour de promenade en famille dans Paris, rongé par le manque, il doit se procurer de la drogue. Une course contre la montre s’engage. Les galères se succèdent, c’est la descente aux enfers. »

Tom  : « Tu en aurais fait tout autant » parle de drogue, d’addiction. Dis nous-en un peu plus, pourquoi ce sujet ?

Nicolas : Alors, ce n’est pas autobiographique. Je vivais dans le 18ème qui est un quartier où les expériences et les gens peuvent être un peu borderline. C’était une époque de ma vie où j’ai eu des problèmes sentimentaux…j’ai croisé cet univers, ces gens et j’ai eu l’idée de mixer les deux mondes via ce projet.

Je voulais retirer le côté cool et branchouille que la drogue peut avoir parfois. La drogue c’est dark, sombre et ça te détruit automatiquement dès que tu mets le doigt dedans. Je voulais le montrer de manière réaliste…même si je mets un peu de fantastique.

Et puis je souhaite filmer Paris comme jamais personne ne l’a fait. C’est une partie de Paris que l’on voit rarement car le quartier ( Château-rouge ) a rarement été filmé. C’est une des difficultés et en même temps un des challenges principaux de ce projet que de montrer ce qui n’a jamais été montré auparavant. La communauté que je vais filmer a rarement été filmée.

film

Je voulais faire part de mon expérience perso de ce quartier et de ses habitants que les gens n’imaginent même pas.

Plus facile de monter un film lorsqu’on est un pro ? 

Tom : écoute, ça donne vraiment envie tout ça. Alors dis-nous, est-ce qu’avec le réseau de professionnels que tu as, c’est facile de monter un tel projet !?

Nicolas : C’est une question piège car tu connais la réponse…

Tom : Oui j’avoue, mais c’est pour que les lecteurs du blog comprennent bien

Nicolas : Non, ce n’est pas simple. Ceux qui m’ont donné leur accord (les intermittents) sont des amis très proches. Mais tu connais le monde de l’intermittence et tu sais que les projets ne se refusent pas. Donc il y a des chances que certains ne soient pas disponibles. Ils m’ont dit oui car ils savent tous que c’est compliqué de mettre un projet à jour et d’aller au bout. Et puis ceux qui nous disent oui savent que l’on ferait pareil pour eux.

Mais tu ne peux pas dire non à du boulot…surtout un long métrage qui t’emmène pour plusieurs mois. Donc il y a des copains qui ne vont pas pouvoir venir.

Le réseau ne fait pas tout pour créer un film

Tom : Beaucoups d’apprentis réalisateurs/auteurs pensent que de connaître des réalisateurs connus va les aider dans leur projets, tu en penses quoi ?

Nicolas : Ce n’est pas parce que je connais pas mal de réalisateurs connus que c’est plus simple. Une fois le film terminé tout le monde rentre chez soi et c’est tout, même si on s’entend super bien. Je pourrai les appeler mais ils me donneront un avis artistique sur le projet. Je n’aurai pas de facilités financières grâce à eux. Et le souci c’est bien le financement !

tu en aurais fait tout autant

Tom : Oui, c’est le nerf de la guerre ! C’est pareil pour tout le monde que l’on soit du métier ou pas.

Nicolas : Exactement ! Mais avant que tu me poses une autre question, je veux te dire un truc super important, je connais « Comment Faire Un Film ».

Tom : Comment ça ?!

Nicolas : Car j’ai lu pas mal d’articles, tes conseils, les réponses et les questions dans les commentaires. Je me suis souvent retrouvé face à la page blanche et je me suis retrouvé sur “Comment Faire Un Film” et ça m’a reboosté. Je suis reparti plusieurs fois à l’abordage, regonflé à bloc, grâce à ton site.

Tom : (Là, un silence pesant se met en place car je ne sais plus quoi dire).

Nicolas : Alors je voulais te dire merci car tu as créé un super outil

Et si les lecteurs de Comment Faire Un Film venaient sur le tournage ?!

Tom : Je ne sais pas quoi dire. J’essaie d’être le plus vrai possible, ne pas mentir à ceux qui me lisent et tenter de les aider du mieux que je peux. J’aimerais aller plus loin et emmener des lecteurs du blog sur un plateau, leur faire découvrir ce que c’est.

Nicolas : Pourquoi ne pas les faire venir sur mon film ?!

Tom : Tu fais un crowdfunding non ?!

Nicolas : Oui sur kisskissbankbank

Tom : Alors, voilà ce que l’on va faire si les lecteurs de “Comment Faire Un Film” sont d’accord ! On propose un cadeau de folie sur ton crowdfunding. Ceux qui le souhaitent et le peuvent participent au financement du film et :

  • On les invite sur le tournage
  • Ils mangent avec nous sur le tournage avec l’équipe
  • Ils te rencontrent et ils rencontrent Nicolas, ton producteur
  • Et je passe toute la journée avec eux où on parle de leur projet, je leur explique le tournage etc…

Tom : Et ceux qui souhaitent t’aider et participer je leur offrirai une surprise maison.

Nicolas : Ça serait génial et ça me ferait super plaisir.

Tom : Merci à toi pour avoir pris de ton temps et j’espère à très vite sur ton plateau de tournage ou à Paris pour parler de la prépa. Le tournage de ton film est pour quand ? 

Nicolas : Début décembre. Avec plaisir pour se voir sur Paris, merci à toi et à très vite.

film réalisateur

Si tu as aimé cet article, la meilleure manière de me le dire c’est de cliquer sur le bouton « Partager » en bas de la page. Tu peux retourner au plan du site pour lire d’autres articles.

Tu aimeras aussi les articles :

Tom.

À PROPOS DE TOM WEIL

Tom Weil

Je m’appelle Tom Weil, je suis assistant réalisateur pour le cinéma et la télévision et comme vous pouvez vous en douter je suis passionné de cinéma depuis tout jeune. J’ai crée ce site il y a presque 3 ans maintenant pour vous apporter mon aide…

36 comments… add one