Que faut-il pour devenir professionnel du cinéma ou de la télévision ?
Pour toujours être à votre écoute, j’ai lancé un sondage dimanche pour savoir ce que vous recherchez, vos questions ou vos doutes. D’ailleurs, si vous n’avez pas encore répondu il n’est pas trop tard, ça prend 5 minutes. Cliquez sur ce lien pour participer. Ça prend 6 minutes.
Ce questionnaire a permis, par exemple, de mettre en lumière cette question : « Comment devenir professionnel ? Quels atouts ou compétences faut-il avoir… ou pas ».
Je vous propose de répondre tout de suite.
1) Pour devenir professionnel il faut accepter de se former
Faire une école peut être une solution mais…
Si vous faites, ou avez fait, une école, dites-vous une chose : Vous avez appris la théorie pour devenir professionnel mais vous ne l’êtes pas encore.
Être professionnel c’est appliquer et maîtriser ce que vous avez appris. Tant que vous n’avez pas fait ça dans le milieu du travail et bien vous n’êtes pas professionnel ! Alors écoutez ce que vos aînés ont à dire, vous allez gagner en temps et en compétence.
Si vous ne faites pas d’école rien n’est perdu… bien au contraire. Mais vous devrez travailler plus, vous bouger encore plus.
Comment faire un film peut être un bon début pour ça. Non seulement parce que les articles sont complets mais c’est surtout que je suis professionnel, je connais le métier et je vous apporte des astuces, un état d’esprit et les bonnes pratiques tout de suite.
Et là on touche un point essentiel :Les bonnes pratiques et la bonne attitude
Mais ce n’est pas parce que vous êtes sorti de l’école ou que vous êtes enfin sur un plateau de tournage que vous devez arrêter de vous former !
2) La passion
J’ai voulu mettre ce point en premier car la formation est d’une importance capitale que cela soit en école ou en autodidacte. C’est la passion qui vous fera tenir sur la distance. C’est la passion qui va faire que vous allez être curieux et que vous allez oser.
Regarder des films, lire des scénarios, apprendre une compétence technique et bosser 60 heures par semaine sans forcément gagner un rond pendant des mois (au début) ne peut se faire que par passion.
Devenir professionnel, être sur un plateau de tournage ou créer une histoire pour qu’elle prenne vie sur un plateau de tournage, c’est tellement de travail, de doutes, de sacrifices qu’il faut être très motivé. Beaucoup me disent : « moi, je ne veux faire que du long-métrage…OK… » Et bien moi je dis qu’une bonne histoire c’est une bonne histoire, point barre ! Qu’elle soit sur Netflix ou sur un écran de cinéma c’est du pareil au même.
J’ai plus vibré et pris mon pied sur « Baron noir », par exemple, que sur un long métrage ! Car ce que j’ai appris, ce que j’ai vécu était intense et incroyable.
Sur le tournage du long métrage de Marine, Souffler plus fort que la mer, (NDRL : Marine Place) j’ai aussi vécu des moments magiques de cinéma autant qu’humains.
Seule compte la passion de faire son métier, de pouvoir le pratiquer.
Et puis quoi ?! Vous allez refuser de bosser sur un téléfilm ou une série parce que vous trouvez ça moins bien que de bosser sur un long-métrage ?!!
Le but c’est de bosser, de gagner sa vie et de devenir professionnel. Si, à terme, vous faites une belle carrière et que vous avez le choix de ne faire que du long-métrage, tant mieux. Mais pour le moment ne vous mettez pas des barrières pour rien.
3) Vouloir aller vers les autres
Non seulement parce qu’un film ne se fait pas tout seul mais aussi parce que le cinéma demande une chose indispensable : Le réseau.
Pour se faire un réseau il faut « accepter » d’aller vers les autres, d’être à l’écoute et aussi accepter d’être parfois critiqué.
Si vous souhaitez devenir réalisateur
Il va falloir rencontrer des producteurs, leur parler de votre projet. Idem si vous vous produisez, vous serez obligé de monter une équipe etc…
Si vous êtes scénariste
Même combat !
Si vous êtes technicien
Ce n’est pas avec pôle emploi que vous allez trouver du travail. Il vous faut un réseau et pour cela il faut accepter d’aller vers les chefs de poste, les professionnels. Si vous ne vous jetez pas à l’eau ou si vous avez peur de vous prendre des portes dans la tronche…Vous êtes mal barré. Il faut du courage, de l’abnégation et un peu de chance. Mais la chance ça se provoque.
Bref, si vous êtes timide, introverti ou casanier…Faire du cinéma ce n’est pas pour vous.
Il faut que vous donniez aussi aux autres l’occasion de vous rencontrer (CF : attitude)
4) Pour devenir professionnel vous devez avoir un objectif ou savoir ce que vous voulez
Avant d’aller plus loin, sachez que rien n’est gravé dans le marbre, vous avez le droit de changer d’avis ou de tâtonner, surtout au début. Ce qui est important de comprendre c’est que les professionnels n’aiment pas trop les jeunes ou les moins jeunes qui veulent tout faire, ou qui se disent capables de tout faire.
Choisissez un poste et faites votre recherche sur celui-ci uniquement. Une fois que vous l’avez testé et s’il ne vous plaît pas, vous pouvez changer !
Il y a un autre cas, que j’ai vécu, qui peut aussi fonctionner ; Vous postulez pour un poste en particulier et on vous en propose un autre…À vous de voir ce que vous voulez faire. Parfois les équipes sont formées mais grâce à votre réseau, soit on sait que vous êtes sérieux et motivé et de ce fait vous serez un plus pour l’équipe, soit vous n’avez pas de réseau mais un directeur de production. Un producteur ou un réalisateur décide de vous donner une chance et vous propose un autre poste que celui que vous visiez.
Dans ce dernier cas, acceptez. Il sera toujours temps de bifurquer sur le poste dont vous rêvez, un peu plus tard. Voyez cette chance comme un coup de pouce pour vous créer votre réseau, faire vos preuves et apprendre.
5) L’attitude
J’ai abordé ce point dans le grand 1 de cet article. Il vous faut avoir une attitude positive, ce qui ne veut pas dire devoir tout accepter avec le sourire, hein ! Non, être positif c’est non seulement être de bonne volonté, force de proposition et savoir rester à sa place quand il le faut.
N’oubliez pas que dans les métiers du cinéma et de la télévision il y a beaucoup d’égo, il va falloir que vous sachiez « faire avec ». Ne pas se servir des réseaux sociaux sur un plateau de tournage c’est aussi avoir la bonne attitude. Non seulement pour une question de respect et de devoir on n’utilise pas son smartphone à tout bout de champ sur son lieu de travail. Mais pensez au secret professionnel, beaucoup de jeunes, sur les plateaux, l’oublient. Une photo peut spolier la présence de comédiens ou un élément de l’histoire.
Il faut aussi croire à ce que vous êtes en train de faire ou à vos objectifs. Vous n’arriverez à rien si vous doutez tout le temps. Votre pire ennemi c’est vous-même ! Je ne dis pas qu’il faille se croire invincible, le meilleur ou comme le dernier des idiots, c’est à vous de trouver l’équilibre. Si vous vous répétez tous les jours, « mon dieu je n’y arriverai pas » ou « c’est trop compliqué » ou « je ne suis personne, je n’ai pas de réseau » etc…Forcément vous n’allez pas y arriver.
Trouvez le point d’équilibre et surtout restez humble.
Intéressez-vous aux autres, aux personnes que vous contactez, à leur projet. Ces personnes seront plus enclines à vous écouter…L’attitude passe aussi par les lettres de motivations, les mails etc…Si vous ne parlez que de vous, de vos besoins ou de ce que vous tentez de faire, personne ne vous écoutera.
Partez dans le sens inverse. Partez de l’univers, des besoins et de ce que vous pouvez apporter à la personne que vous contactez ou pour laquelle vous souhaitez travailler.
6) Devenir professionnel c’est avoir conscience de la précarité
Précarité c’est un mot qui fait peur. Pourtant lorsque l’on est technicien ou artiste il est difficile d’être « intégré » dans une chaîne et être en CDI. Il faut donc accepter que le statut d’intermittent du spectacle soit un statut précaire car vous n’êtes pas assuré de travailler tous les jours ou tous les mois.
Être intermittent c’est aussi un état d’esprit qui vous démarque des autres professionnels « salariés ». Certes, vous n’êtes pas certain de pouvoir travailler tout le temps mais vous avez aussi des avantages :
- Lorsqu’un tournage se passe mal ou que votre « supérieur » est un con, cela ne dure que quelques semaines…Alors que pour quelqu’un en CDI…Et bien il est obligé de se le taper quelques années ;o)
- Vous pouvez choisir vos projets ou de travailler pour telle ou telle personne
- Vous êtes libre
- Vous avez aussi des congés payés
Mais la liberté a un prix ! La précarité…Alors, après je peux vous dire que certains techniciens ne s’arrêtent jamais de bosser. Mais ce n’est pas la majorité. Et puis même s’il est parfois difficile d’obtenir les 507 heures, une fois que votre statut est validé vous avez tout de même 12 mois de chômage, ce qui veut dire que cela vous laisse du temps pour respirer entre deux tournages.
7) La pratique et rien d’autre
Je ne sais plus dans quelle PUB ils disaient « Sans maîtrise la puissance n’est rien » et bien pour vous ça serait « sans pratique, le métier n’est rien ».
Vous avez la chance de vivre dans un monde où la technologie et l’image vous tendent les bras où un peu partout en France et dans le monde des personnes se lancent dans le cinéma et ont besoin de main d’œuvre. Il n’y a aucun tournage, du moins au début, qui ne vaut pas le coup d’y aller !
Je me souviens que le premier poste sur un film (court-métrage), je l’ai obtenu car j’étais motivé et parce que j’avais réalisé 2, 3 trucs. Ce n’était pas forcément bon mais ça m’a permis de montrer que j’en voulais, que j’essayais et surtout que je connaissais un peu les plateaux et leur fonctionnement.
8) Avoir une ou des compétences
J’aurais pu écrire ce point à la suite de « il faut se former » mais je tiens à appuyer là-dessus. Souvent un professionnel préférera avoir en face de lui quelqu’un qui a une compétence ou de multi-compétences plutôt qu’un diplôme. Voilà aussi pourquoi il est bon de se former tout au long de sa carrière. Et encore une fois avoir de multi-compétences ne veut pas dire que vous pouvez postuler à tous ces postes…Cela veut simplement dire que vous êtes capable de comprendre les tenants et les aboutissants de ceux-ci.
Mais il faut aussi penser à l’avenir et parfois on peut faire le tour de certains métiers assez vite…et puis la passion peut parfois être moins forte. Il faut, pour entretenir la flamme, aller voir ce que les autres techniciens font ou ce que la technologie peut nous offrir et en acceptant de « pivoter » de la sorte nous permettre de participer à ce milieu qui nous donne tant.
9) SMART
Pour y arriver je vous renvoie vers un article que j’ai écrit il y a quelques temps et qui fera très bien la conclusion de cet article sur les objectif : SMART.
Le titre de l’article : 2 raisons pour lesquelles vous continuerez d’échouer, va vous plaire ;o)
Voilà pour cet article sur : Les 9 conseils pour devenir professionnel dans le cinéma ou la télévision.
N’hésitez pas à me poser des questions sous cet article.
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A bientôt
Tom
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