Épisodes 5 et 6
La diffusion en salle et les nouveaux moyens de diffusion du court métrage.
Dernière partie consacrée à l’autoproduction du court-métrage. Tout ce qu’il faut savoir et surtout ne pas faire lorsque l’on veut, à tout prix, réaliser son premier film. Si vous n’avez pas lu les deux premières parties, c’est par ici : Article 1 ; Article 2.
Ces trois articles sont là pour vous expliquer pourquoi il ne faut jamais, JAMAIS mettre un seul euro de sa poche dans ses films.
Cette semaine, nous allons voir les différents modes de diffusion autour du court-métrage, le fait que vous ne gagnerez jamais d’argent même si votre court cartonne et que vous ne rentrerez jamais dans vos frais.
Dans les dernières vidéos, ci-dessous, différents professionnels vous expliquent pourquoi le court métrage n’est pas rentable, quels que soient les modes de diffusion, anciens et nouveaux. Ils vous donnent aussi leurs qualités et leurs faiblesses.
5) Diffusion en salle
Je ne sais pas si c’est le cas pour vous, mais un de mes rêves, quand j’ai commencé le cinéma, était d’être diffusé en salle.
Lorsque j’ai voulu faire du court-métrage, c’était un de mes objectifs premiers. Je ne vous parle pas d’une diffusion en festival mais d’une diffusion en première partie d’un long métrage….lors d’une projection « de tous les jours ».
Dans les années 50 c’était de l’ordre du possible, mais très vite les exploitants se sont rendus compte que cela n’avançait pas à grand-chose.
Aujourd’hui, peu voire plus du tout de court ne passe en avant programme. Pourtant, à force d’acharnement, de persuasion et de poignées de mains serrées, j’ai réussi à diffuser « les phalanges de pierre » avant Underworld et Terminator 3 dans deux grands cinés (UGC et Kinépolis).oui, je sais, ça date un peu ;o)
Mais cela a permis que mon film soit vu par plusieurs milliers de spectateurs.
Alors pourquoi ne voit-on plus de court ? Ou plutôt pourquoi est-il difficile de passer du court-métrage en avant programme ?
La réponse est l’argent. Certains se cachent derrière l’excuse du faible intérêt du public pour ce genre de film, mais arrêtons de nous voiler la face. Les exploitants préfèrent passer des bandes annonces et des écrans de pub plutôt qu’un court métrage qui ne rapporte rien et prend du temps de séance. Car tout est calculé pour que les films tournent le plus possible en salle sur la journée afin de faire le maximum d’entrées, de ventes de bonbons, de coca etc…
Heureusement, tous les directeurs et responsables de salles (même les gros complexes) ont de l’affection, voire de l’amour pour le court métrage et acceptent, sur un temps très court, de diffuser ce genre de film en avant programme.
Il faut donc mettre toutes ses chances de son côté pour qu’il soit possible de le diffuser :
– Une copie au format de diffusion de la salle
– Un numéro de VISA permettant la diffusion au public
– Avoir un bon scénario
– Un film techniquement bon
– Une structure (asso ou boîte de prod)
– Que le film dure moins de 12 minutes (certains disent 15…)
Je crois d’ailleurs savoir que MK2 propose ce genre de diffusion dans ses salles
Certes, la session de cette année est terminée mais je ne manquerai pas de vous tenir informé si d’autres occasions se présentent.
Pour que vous ne soyez pas totalement frustré, sachez que les salles d’arts et d’essais ont des subventions de fonctionnement. Ces subventions sont là pour favoriser la diffusion de courts dans leurs salles de projections.
Pour finir, comme il est dit dans la vidéo : tout doit être produit mais tout ne doit pas être diffusé…
Je vous laisse écouter la suite ;o)
6) nouveaux moyens de diffusion du court métrage :
Télé « chaîne historique », festivals, chaînes câblées ou payantes (Canal +), le dvd et la VOD. On a beau dire, mais le court-métrage est assez bien diffusé en France, comparé à certains pays.
Alors oui, vous allez me dire que ce n’est jamais assez et qu’il faudrait que ce genre soit encore plus largement visible…je ne peux qu’être d’accord avec vous, surtout que les courts-métrages sont diffusés à des heures impossibles (souvent après minuit ou…23h55 ! ;o) ) Sauf pour canal + ou Arte qui en diffuse la journée ou en soirée.
L’avantage du court-métrage (quoi que l’on en dise) est aussi la liberté de tons. Avec le court vous pouvez traiter tous les sujets comme vous le souhaitez. Mais c’est une liberté à double tranchant car tous les sujets ne sont pas diffusables (même après minuit !).
Pourquoi le court métrage est-il relégué au fin fond de la grille des programmes ?
Tous ce qui est l’Access prime time et les prime time sont soumis à la dure loi des parts de marché et des écrans pub. Jusqu’à preuve du contraire, les courts-métrages ne sont pas assez fédérateurs pour vendre des écrans de publicité.
En même temps, comme le dit un des interlocuteurs du film, ci –dessous, si les courts étaient diffusés à une heure de grande écoute et soumis aux lois du marché, la liberté de tons ne serait plus. Le court subirait donc un formatage en règle.
Évidement il y a aussi internet. Plusieurs forums ou sites les diffusent très largement. Mais, au fond, peu voire très peu de ces films sortent du lot.
De plus, ce mode de diffusion est à double tranchant (c’est mon expression de la semaine ! et là je risque de m’attirer les foudres de certains). Beaucoup (voir tous) souhaitent trouver de l’argent pour leurs projets de films, ils font appel à des structures qui subventionnent, vont sur Ullule ou d’autres plateformes (kiss kiss bank bank etc…) demandent de l’argent à tout le monde et mettent de temps à autre la main à la poche.
Tout ça pour, au final, diffuser leur film gratuitement sur le net. Alors je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, mais en même temps c’est un peu contradictoire comme situation. Car si leur court était payant et là, je parle d’une somme symbolique (1, 2, 3 euros), ils pourraient (si leur film est bon) subventionner le film suivant…
Car si l’internaute est habitué à ne pas payer pour voir du court, il ne changera pas facilement d’habitude le jour ou on voudra changer la donne…
Je suis conscient que c’est un problème assez épineux. Moi-même, sur ce site, j’ai autorisé Thomas J. à diffuser certains de mes courts-métrages gratuitement pour que cela serve à d’autres. Le principe même de ce site soulève aussi ce problème vu que nous fournissons des informations gratuitement alors que d’autres les font payer.
Pour terminer cet article, sachez que presque tous les réalisateurs d’aujourd’hui, et là je ne parle pas que des Français !… sont passés par le court-métrage. Certes avec plus ou moins de succès, mais c’est comme cela qu’ils ont fait leurs premières armes.
Se confronter au métier de cette manière, est ce qu’il y a de plus formateur. Il faut accepter de faire des sacrifices, de mettre « les mains dans le cambouis »mais surtout ne vous attendez pas à gagner votre vie grâce à votre talent/ passion.
Il faut aussi savoir être patient, monter des dossiers et rencontrer des gens.
J’essaie toujours d’être le plus clair possible dans mes explications mais si vous avez des questions n’hésitez pas à me laisser un petit message.
Si tu as aimé cet article, la meilleure manière de me le dire c’est de cliquer sur le bouton « Partager » en bas de la page. Tu peux retourner au plan du site pour lire d’autres articles.
Tu aimeras aussi les articles :
- Argent personnel et court-métrage 2
- Argent personnel et court-métrage 3
- La préparation d’un film : le budget Prévisionnel
A bientôt,
Tom Weil
You must log in to post a comment. Log in now.