Les règles 6 et 7 de chez pixar (ou presque)

Anatomie du scénario

Les règles 6 et 7 de Pixar pour raconter une histoire

Bonjour à tous, voici les règles 6 et 7 des 22 règles d’écriture de Pixar. Vous pourrez retrouver les règles 1 à 5 ici ;o)

Je vais vous mettre un lien vers L’E-book gratuit (mais en anglais) écrit par Stephane Vladimir Bugaj qui a été auteur/ réalisateur chez Pixar et qui a « compilé » ces règles. Comme sur son site, il permet à tout le monde de télécharger et de parler de son E-book. Je vous mets le lien ici : http://static1.squarespace.com/static/52675998e4b07faca3f636a5/t/527f0a75e4b012bf9e7361c5/1384057461885/Pixar22RulesAnalyzed_Bugaj.pdf

Cela va vous permettre d’avoir une sorte d’anatomie du scénario une fois les 22 règles seront en lignes.

Vous pouvez aussi aller voir le site de Stéphane Vladimir Bugdaj ici (en anglais).

Pour ceux qui ne parlent pas anglais voici la synthèse des 22 règles. C’est une traduction à ma façon ;o) c’est à dire avec parfois des conseils en plus :

6) Définissez les points positifs de votre personnage et mettez son opposé comme ennemi.

Je ne vous cache pas qu’en fait cette règle, si on la prend au premier degré, peut entraîner pas mal de scénaristes dans un piège assez courant…

Je m’explique. Cette règle dit : mettez vos personnages hors de leur zone de confort. Leur faire passer des épreuves et analyser comment ils agissent, interagissent et gèrent les situations. Bref, faire ce que je vous dis depuis le début : faire évoluer vos personnages en fonction des épreuves qu’ils rencontrent.

Donc, cette règle, prise au sens premier, vous fait mettre en place un monde qui entre tout le temps en contradiction avec votre personnage et vous créez un système de narration plutôt plat et dénué de nuance. Mais cela implique aussi d’enlever la possibilité à vos spectateurs le plaisir de découvrir comment votre (vos) personnages réagissent face à des situations confortables…c’est à dire de tous les jours.

Écrire et construire une histoire uniquement basée sur des conflits constamment « contrariants » induit une structure très mécanique. Les scénaristes tombent alors dans un piège commun qui cherche à tout prix à créer des conflits par tous les moyens.

Exemple : Si votre personnage est violoniste hors pair, le parfait opposé vous amènerait à le mettre dans des situations où il ne pourrait pas jouer juste. Mais cette situation ne peut jouer que sur le rythme plus que sur le conflit vraisemblablement.

anatomie scenario pixar
Neftali / Shutterstock.com

Alors que cette règle est beaucoup plus intéressante lorsqu’elle est employée pour l’émotionnel et non les aptitudes des personnages. C’est comme forcer ou obliger un personnage à ne pas utiliser une de ses compétences (dons) car ça vous éloignerait d’une possibilité d’ajouter de la valeur à votre histoire non pas en tant qu’élément central ou conflit central dans votre histoire mais comme conflit secondaire.

Il faut vous dire que l’arc transformationnel de vos personnages se construit sur l ‘émotionnel en grande partie. Cette règle peut être utilisée pour que votre personnage sorte de sa zone de confort émotionnel. En faisant cela, non seulement vos personnages subissent des épreuves mais vous les incitez à changer leurs réponses émotionnelles. Ce n’est que comme ça que vous construirez correctement l’arc émotionnel de vos personnages.

Voici un exemple pour que vous compreniez ce que je tente de vous expliquer :

Imaginons qu’un de vos personnages ne s’en sorte que grâce aux mensonges. Admettons que vous placiez celui-ci dans une situation où il est obligé de dire la vérité. Vous créez une situation intéressante de vous servir de ce qu’il est pour créer un conflit qui est lié directement à l’arc transformationnel de votre personnage. Ce conflit amènera votre personnage soit à développer sa sincérité ou au contraire le plongera vers sa destruction si l’histoire est une tragédie.

Vous devez vous obliger à présenter vos personnages dans leur zone de confort, leur monde ordinaire pour que vos spectateurs sachent à qui ils ont à faire. Si on reprend l’exemple du menteur, le monde ordinaire de celui-ci serait un monde où le mensonge pour lui est naturel et facile. Le spectateur verrait celui-ci comme un don, une caractéristique incroyable de votre personnage.

Puis vous sortirez votre personnage de sa zone de confort en lui faisant vivre des situations où il ne pourrait pas se servir de ce qu’il fait habituellement dans son monde ordinaire. Vous créerez à ce moment là des situations dramatiques qui vont le forcer à changer, à se transformer.

Une fois que votre personnage se sera habitué à ce changement et qu’il sera devenu « naturel » ou sera devenu une partie de lui-même, alors vous pourrez le mettre dans une situation dans laquelle le mensonge serait la solution la plus évidente à un nouveau conflit. Il sortira alors à nouveau d’une zone de confort et vous mettrez en opposition, lors d’une épreuve, ces deux valeurs.

Ce genre de confrontation est très efficace car tout personnage ayant subit une transformation de sa personnalité va utiliser ses anciennes aptitudes non pas comme quelque chose faisant partie de lui mais plutôt comme des outils lui permettant de se sortir d’une situation sans retomber dans les travers de son ancien lui. Ce n’est pas non plus une situation obligatoire que de se servir « des outils » qui le caractérisaient. Le héros peut très bien, ayant évolué, ne pas retomber dans ce qu’il était avant, mais trouver une solution équivalente à celle d’utiliser ses anciens travers.

Cette confrontation à ce qu’il était avant alors qu’il vient de subir une transformation est très forte en terme de dramaturgie surtout si durant l’histoire et les épreuves qu’il vient d’affronter vous lui avez donner le temps d’accepter cette transformation. Vous susciterez l’intérêt du spectateur qui n’attendra qu’une chose : savoir ce que le personnage va choisir.

  • Revenir à ce qu’il était (qui est néfaste)
  • Ou rester ce qu’il est devenu

En sachant que revenir à ce qu’il était avant risque de le détruire…

Si vous ne deviez retenir qu’une chose, c’est que vous devez construire votre histoire et toute la dramaturgie à partir de vos personnages et de leur zone de confort. Puis les mettre dans des situations, des épreuves qui les obligent à aller au-delà de ces zones afin qu’ils trouvent d’autres solutions et qu’ils se transforment. Puis une fois transformés, les confronter à ce qu’ils étaient avant leur transformation pour voir comment ils réagissent. L’intérêt d’une histoire est bâti autour du fait (d’une idée) que le héros peut choisir de revenir ou non en arrière.

anatomie du scénario pixar
Neftali / Shutterstock.com

7) Il faut connaître la fin de son histoire avant de commencer

Comme dans la règle 3, je suis entièrement d’accord avec cette règle : Il faut connaître absolument la fin de votre histoire avant même le début !

Simplement parce que savoir comment votre histoire se termine vous donne un but à atteindre dans votre travail d’écriture et c’est beaucoup plus simple de savoir où l’on va.

La manière la plus efficace pour structurer votre travail est la suivante :

  • Partez d’un concept dramatique de base, une situation de base si vous préférez, qui intègre le principe de la transformation (l’arc transformationnel)
  • Définissez les détails de cette fin : la résolution de tous les conflits et surtout les réponses à toutes les questions posées durant l’histoire. Pour répondre à ces questions vous devez connaître ce que cela implique pour votre héros et surtout de connaître comment le conflit principal de votre histoire va se régler et ce que cela va impliquer dans les enjeux thématiques de votre histoire et émotionnellement pour votre héros.
  • Définissez le début de votre histoire, c’est à dire : Le monde ordinaire et l’élément déclencheur desquels vont découler toutes les questions et conflits de votre histoire. Vous devez avoir un vision globale de votre histoire (vous devez savoir ce que vous voulez raconter), c’est à dire aussi bien l’intrigue que la personnalité (l’émotionnel) de votre héros. Puis vous devez définir quel sera le conflit central autour duquel ce que vous venez de définir tend.
  • Établissez ce que va être le milieu de votre histoire en gardant en tête que toutes les parties doivent se relier naturellement afin d’avoir un récit clair et structuré.

Cette structure peut vous sembler « rigide ». Certains doivent se dire «  Je ne peux pas suivre ce modèle car mes idées viennent spontanément » et je vous dirai que tout le monde est comme ça. Mais il faut vous dire que cette phase n’est là que pour avoir de bonnes bases et associer votre concept. Dites-vous qu’utiliser ce modèle n’est qu’un intermédiaire et qu’elle évite une perte de temps énorme que si vous suiviez les réflexions du genre : » J’ai une superbe idée ! Voyons ce que je peux en faire ».

Dès que vous avez votre concept de base vous devez, quoi qu’il arrive, le structurer ! Quelles que soient les idées qui vous viennent en tête, ce ne sont que des idées…aucune de ces idées n’est structurée, aucune de ces idées n’est une histoire exploitable. Il faudra, quoi qu’il arrive, transformer cette idée, ces idées en histoire. Il faut donc passer par un travail de structuration. Utiliser ce modèle peut donc vous éviter pas mal de difficultés pour la suite. La structure va aussi vous permettre de pouvoir retravailler/ réécrire plus facilement votre histoire.

Vous devez vous demander :

Comment et pourquoi le concept/ l’idée de base a-t-elle changé ?

Est-ce que la fin fonctionne toujours ?

Si ce n’est pas le cas, jusqu’à quel point le fait de changer cette fin changera le reste de l’histoire ?

Vous devez faire la même chose pour le début et pour le milieu. Une fois que vous avez une idée globale de ce qu’ont pu avoir tous ces changements vous pourrez vous pencher sur les détails de l’histoire. Si vous prenez toujours le temps de réfléchir au but que vous voulez atteindre dans votre histoire, vous trouverez toujours le moyen de l’atteindre ! Peut-être que vous n’y arriverez pas du premier coup/ au premier essai et vous devrez essayer autre chose afin de découvrir comment y parvenir. C’est d’ailleurs là que réside l’intérêt de la réécriture et de la réflexion.

Voilà pour cet article sur “Les règles d’écriture chez pixar règle 6 et 7”, qui compte beaucoup pour moi.

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Tom Weil.

À PROPOS DE TOM WEIL

Tom Weil

Je m’appelle Tom Weil, je suis assistant réalisateur pour le cinéma et la télévision et comme vous pouvez vous en douter je suis passionné de cinéma depuis tout jeune. J’ai crée ce site il y a presque 3 ans maintenant pour vous apporter mon aide…

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